Covid19 et Ere du Verseau : la croisade des enfants
Voici des mois que s’égosille Greta Thunberg, et tous les autres enfants qui veulent sauver la planète. Voici des mois que personne ne les entend, que personne ne les écoute…
Et tout à coup, quelque chose a enrayé la machine du grand capitalisme, quelque chose qui oblige à des valeurs, à mettre en suspens cette société de consommation et cette croissance infinie qui pillent notre terre.
Nos enfants ne veulent pas de ce monde. Ils ne veulent pas travailler à s’en rendre malades, ils ne veulent pas qu’on leur prenne le temps de leur vie, ils veulent décider, ils veulent du sens.
Ils sont jeunes, dira-t-on. Nous aussi à leur âge et maintenant…
Pas sûr : à leur âge, nous étions nombreux à être angoissés du lendemain ou de ne pas avoir quelque chose qui nous semblait désirable…
Aujourd’hui, nos enfants sentent la précarité d’un système qui s’emballe, ils voient, pour certains, à travers la consommation, l’énorme vide que ça creuse à l’intérieur de nos cœurs, comme si à force de divertissements et de perte de temps, nous venions à être incapables de rester tranquille, en notre propre présence, sans un écran ou quelque chose pour nous rassurer.
Nous sommes devenus une civilisation qui se regarde vivre et agir : pour être dans l’être, nous avons besoin de mesurer l’écho que nous produisons sans cesse.
Aujourd’hui, l’écho nous fait peur car il nous renvoie qu’un virus invisible essaie de nous décimer. Et les enfants se taisent, avez-vous remarqué ?
On ne les entend plus se positionner, hurler à la rébellion, ils font silence car ils savent qu’un chaos écologique pourrait suivre cette parenthèse de grâce pour la terre. Et peut-être lui porter le coup mortel.
Partout, les gens sont dans la sidération : ils sont enfermés, l’ont été ou vont l’être, certains sont affectés, mais ceux qui n’ont rien retrouvent progressivement, avec quelques à coups, un lien différent au temps.
Ils ont le temps. Ça n’était jamais arrivé depuis leur naissance. Ils étaient tout le temps pressés : profiter des vacances, sortir le chien, boucler le programme, rendre un dossier, se lever, attraper bus, train, avion. Courir, courir derrière le temps. Et nous voilà avec du temps.
Grands dieux que c’est impressionnant. Pendant deux mois, on a eu le temps. De cuisiner, de regarder le ciel, de se reposer, de parler avec des proches, de s’inquiéter aussi.
On a eu/on a le temps. On a le temps de se demander ce qu’on voudrait vraiment changer, faire de notre vie. En suspens… Et le manège endiablé qui aimerait reprendre, comme un furieux, mais vous, serez-vous de ceux qui l’arrêteront ?