Carême et confinement…

L’année est normalement rythmée par de grandes fêtes religieuses qui raccourcissent le temps en le scandant par de l’attente et des envies, des restrictions et des moments de réflexion.

Pour d’autres, le rite est social et on vit de vacances, périodes de soldes identifiées aux promesses de bonheur… On alterne les vies : vie civile et vie personnelle, avec deux styles et des combats différents.

Et nous voilà enfermés. Avec nos enfants, nos loisirs ou notre travail. Nous voilà en tout cas enfermés et nous réagissons plus ou moins bien à la chose.

Certains fuient : l’exode de 1940 vit dans les mémoires, d’autres se ruent sur netflix en se disant que le temps passera plus vite. D’autres cuisinent, chantent, essaient de faire l’école à la maison. D’autres ne tiennent aucun compte des consignes et se disent qu’on vit une folie collective… Bref, chacun fait jouer sa personnalité et ses priorités : que voulez-vous préserver ?

Ce temps très paradoxal de vie raconte qui vous êtes, et même plus encore ce que vous êtes vraiment.

Vous inscrivez-vous dans le collectif ? Prenez-vous au sérieux l’Etat et ses déclarations ? Pensez-vous à vos loisirs, choyez-vous les vôtres ? 

Regardez ce que vous faites, comment vous agissez ces jours-ci et surtout ce que vous faites le plus, et vous verrez ainsi « Qui » vous êtes vraiment, comme un crash test de vérité, comme un résumé de la réalité de votre engagement le plus profond.

C’est le même principe qu’une retraite vipassana : Vous allez devoir mettre à plat votre existence et comprendre où vous en êtes… 

Monsieur le Président, vous avez fait des études classiques, et dire que la vie reprendra mais nous trouvera différents est véridique. Mais dans quelle violence psychologique, humaine pour ceux qui seront confrontés à la maladie alors que le déni surnage à fleur des consciences… 

Qui serez-vous au terme de cette épreuve ?

Pour que d’autres vagues plus graves ne surviennent pas, il faudrait que cette retraite forcée ne soit pas comme des jours de vacances pris à l’arrache sur une existence où rien ne sera modifié.

Car la planète se porte mieux, sans avions, sans pollutions, elle va reverdir, mais nous, humains, sommes privés de nos habitudes destructrices, l’économie pourrait s’effondrer, et si nous ne changeons pas consciemment, si nous ne voulons rien d’autre comme vie, celle-ci s’arrêtera. Cette crise, qui sera passagère et qui est au fond très secondaire sur l’histoire du monde, est par contre essentielle pour signaler qu’un certain fonctionnement n’est plus possible.

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