Qu’apprend-on à l’école?
Qu’apprend-on à l’école ? Qu’apprend-on dans la vie ?
L’idée de la révolution française était de faire du peuple une entité capable de réfléchir et de prendre en tant que conscience éclairée des positions pouvant amener au bien de tous.
Bien évidemment, ce vœu pieu croise systématiquement l’intérêt personnel qui limite notre vision à ce qui nous concerne directement. Car éduquer n’est pas élever au-dessus de l’égoïsme normal. Le pari de toute éducation est toujours « en même temps » de former cette conscience éclairée ET de développer l’individu dans une voie qui serait complètement la sienne, à l’exclusion quelque part des influences qu’il pourrait subir au jour le jour.
Parce qu’elle veut guider vers le bien commun, toute éducation a en somme une visée utopique : donner à des individus des valeurs qu’ils ne partagent pas, mais qui seront celles du monde de demain.
Dans les manuels de primaire française de 2020, il n’y a plus de connaissances. Il y a des manuels de savoir vivre à l’usage des jeunes générations : éco quartier, tri des déchets, précautions par rapport à internet, mode de transport, devoir de mémoire, quelques mots sur l’intolérance et le racisme. Et c’est assez.
La connaissance de l’histoire, en tant que chronologie des évènements ne sert à rien. La connaissance de la géographie physique (où sont donc passés les fleuves et les montagnes??) ne sert à rien.
Ce qui sert, c’est le maniement des valeurs.
Le pari des anciens était que la connaissance éclairait : nous permettant de nous instruire des exemples des gens du passé afin de mieux savoir comment construire nos vies.
Aujourd’hui, nous respectons le devoir de mémoire, mais de mémoire, nous n’en avons plus.
Cette société sans histoires, sans racines et sans culture veut défendre pourtant ses particularités, mais en même temps, que risque-t-il de lui rester ? Des principes et rien de plus. Des théories de ce que serait une société idéale avec des valeurs partagées, mais peuplée d’êtres sans culture et sans racines.
Vers quoi avance-t-on ? Justement, vers l’Ere du Verseau où plus aucune connaissance n’est obligatoire où l’être humain doit tout retrouver par lui-même, à l’origine même de sa culture et de son éducation. Chacun fera son parcours, mais la surprise sera probablement que cette culture commune qu’on rêverait d’installer va probablement se muer en des myriades de cheminements distincts qui ne créeront a priori aucun socle partagé…
De cet extrême particularisme, naîtra justement la société de demain…
Et l’école se transformera bientôt en un lieu d’échanges et de partage dans lequel aucun contenu ne sera plus délivré… Justement pour permettre à chacun d’aller chercher exactement ce qui lui convient !