Le Christ et l’astrologie
Dans les écrits gnostiques de la Pistis Sophia, on retrouve le Seigneur Jésus Christ mis en scène dans des dialogues avec ses disciples.
La gnose défendait un enseignement selon lequel le Christ ne serait pas monté au Ciel après sa résurrection mais aurait continué un enseignement sur terre. Peu importe que ce soit une légende justifiant a posteriori la mouvance de la gnose et son caractère d’élu, ce qui est très intéressant dans ces textes, ce sont évidemment les concordances répétitives avec les évangiles mais également le développement qui est fait des hiérarchies angéliques (qui sont terriblement complexes) mais au travers desquelles est évoquée la structuration spatio-temporelle du monde.
Jusqu’à l’avènement du Christ, il est dit que les astrologues ne pouvaient se tromper, car les cadres selon lesquels sont jugées les âmes (avec l’impossibilité de sortir des conséquences de nos actes plus rapidement qu’en payant œil pour œil et dent pour dent tous les actes qu’on a perpétrés) étaient intangibles.
Avec la venue du Christ et surtout le fait qu’il vient intercéder dans les sphères immatérielles des éons, « les trois portes et les quatre portes voient leur sceaux brisés », ce qui signifie que les trois temporalités (passé présent et futur) ne connaissent plus un enchaînement si absolu, et que par la prière et la foi, par l’amour et le partage, on peut échapper aux conséquences infinies de nos actes.
Les 4 portes sont par ailleurs, le cadre spatial et cela relate le fait qu’au-delà de l’appartenance à une famille et à une lignée, nous n’avons pas à en porter le poids.
Il semble donc, d’après ce type de textes, que le Christ est venu abolir le caractère absolument fiable de l’astrologie pour laisser une place… à la rédemption ou en termes plus contemporains, à notre liberté.
Nous avons le droit de nous inscrire contre celui ou celle que nous étions par envie de devenir autre chose, nous avons le droit de préférer interrompre un karma (ne pas porter les valeurs de nos ancêtres), nous avons le droit par la prière (ou n’importe quelle forme de rattachement à une entité plus vaste que nous) de réduire notre temps d’épreuves.
Et c’est exactement ce qu’on voit dans un thème.
La marge de manœuvre de l’individu est présente, le cadre est fixé, on peut très nettement savoir quelles sont les options qui s’offrent à nous, mais le choix que quelqu’un va accomplir d’avancer avec foi vers l’inconnu, et donner une chance à une sorte de dépassement de soi, est toujours disponible.
Ou au contraire, on a le droit d’être dans la répétition absolue de celui/celle qu’on était hier et qui jugera demain selon les mêmes critères que ceux qui étaient les siens il y a vingt ans.
D’après la gnose, le Christ a réintroduit le règne de la liberté dans le destin.
Il ne saurait être question de fatalisme, nous avons la capacité d’inventer notre vie de manière différente, et l’astrologie permet simplement de voir plus clair sur ce fameux cadre de référence dans lequel nous nous exprimons, mais en aucun cas, ce cadre ne peut se substituer à notre liberté fondamentale de sauter par-dessus les conditions existantes pour nous rattacher à une autre dimension.
La seule chose qui demeure est de savoir quel est notre désir véritable sur ce point. Que va—on souhaiter plus que tout réaliser ? accomplir ? C’est en réalité à cette seule et unique question que répond notre vie tout entière, à l’instant t.
Alors, pour voir clair en vous-même, posez-vous simplement la question de savoir ce que vous désirez le plus, ce vers quoi vous mobilisez le maximum de votre énergie et à partir de là, vous aurez la réponse de savoir où les évènements vont se cristalliser dans votre existence.
Comme si l’évènement n’était qu’une sorte de reflet indirect de vos désirs les plus grands…