Ce qu’il nous reste de Notre-Dame…
Qui n’a pas en France, le souvenir d’avoir été à un tournant essentiel de sa vie, mettre une lumière à la Vierge Marie de Notre-Dame. Haut lieu de nos cœurs, de notre foi consciente ou cachée, nous avons transféré lentement le poids du sacré à celui de la culture.
La patrie est un mot qui aujoud’hui fait sourire. Être patriote dérive vers le sens d’être un partisan d’extrême droite, cela n’a plus de sens, bien évidemment, parce que nous n’avons plus de cause commune.
Mais Notre-Dame, si vulnérable dans ce brasier d’enfer, a vu une partie de nous-même partir en fumée ou s’enflammer d’amour pour quelque chose que nous avons en commun. Mais que nous serions, paradoxalement, bien en peine de définir…
Un dignitaire catholique a cru bon de rappeler qu’être « catholique n’était pas un gros mot », et c’est vrai que de nos jours, ce n’est guère tendance d’appartenir à une religion, et encore moins d’être pratiquant.
D’une part, les gens vous regardent comme si quelque chose de vous était légèrement attardé mental, et si le malaise persiste, alors simplement, ils se sentent exclus, comme d’une fête dont ils ne pourraient être partie prenante…
Qu’est-ce que réveille en nous la destruction de Notre-Dame ?
Probablement l’évidence d’un manque, du manque de sens dans lequel nous vivons au quotidien, comme si plus rien de grand ne pouvait s’édifier tous ensemble… Comme si le sens d’être ensemble ne pouvait plus être pris que pour lutter contre quelque chose : le fanatisme ou la pauvreté mais jamais plus en un sens positif, constructif, dans lequel l’âme collective se révèlerait.
Nous avons changé d’ère, la société n’édifie plus rien tous ensemble…
La société crée des individus isolés et chacun essaie de défendre son avantage, ce qu’il a, ce avec quoi il se protège, chacun essaie de survivre et à l’occasion d’étendre sa survie aux valeurs immédiates de son périmètre.
Le bio nous appartient à tous car nous avons peur qu’il n’y ait plus rien de comestible, ni un air dont on puisse se gonfler les poumons avec bonheur… Mais le bio n’est pas une œuvre commune, c’est un art de vivre qui essaie de devenir une religion avec des règles et un respect de codes…
Mère Nature ne joue pas le rôle d’une déesse pouvant nous guider. Certes, les arbres nous font des câlins et il se peut que les serrer dans nos bras éveille en nous la paix, mais des noisettes bio ne répondront jamais à la question de savoir quel est le prochain pas à accomplir dans notre vie, ni le sens d’un seuil.
Nous cherchons comment nous dépasser, et comment nous accomplir…
Et Notre-Dame dormait en nos cœurs, avec la certitude qu’elle, elle sait ce que nous devons relever comme défi pour demeurer profondément humains… à la hauteur de Dieu qui compte sur nous pour révéler tous nos talents à la lumière du monde.