Maman, à ton époque…

« Est-ce qu’il y avait des charrettes avec des chevaux dans les rues ? 

Quand même pas, mais il n’y avait pas de téléphone portable par exemple. » 

Regard écarquillé.

« Mais comment on faisait pour appeler quelqu’un ? 

Ben on attendait de rentrer chez soi. 

Mais si l’autre il n’était pas là ? 

Eh bien on attendait qu’il rentre »

Et oui, il y a 30 ans on attendait tout le temps, et ça nous paraissait normal de ne pas pouvoir joindre quelqu’un et que ça prenne beaucoup de temps. En fait, tout prenait du temps et ça n’étonnait personne. 

Je me suis de fait demandé quelle mentalité on avait donc dans un monde où on devait attendre sans cesse et où rien n’était facile spatio temporellement.

Tout demandait un déplacement et du temps. Tout prenait une ampleur importante, parce que l’investissement qu’on donnait à un rendez-vous, à un voyage, à une acquisition était énorme. Nous étions alourdis et beaucoup moins rapides, nous étions peut-être plus profonds, mais nous étions surtout plus lents.

Tout prenait la taille d’une affaire d’Etat et on se noyait dans des verres d’eau. Faire des courses supposait obligatoirement de se déplacer, le choix était nettement moindre qu’aujourd’hui et les produits n’étaient pas tous disponibles tout le temps.

A mon époque, on ne mangeait du saumon fumé (pauvres petits saumons ☹) qu’au moment de Noël et c’était un évènement. Et je me souviens que mon grand père s’émerveillait toujours de voir des oranges sur les étals. 

A l’époque de mon enfance, on ne vivait pas dans un monde plus sain, mais sans doute dans un monde moins virtuel, où il paraissait normal de jouer avec des voitures et des maisons de poupées plutôt qu’avec un écran.

Mais la lenteur plongeait les gens dans des abîmes d’émotions liées à un passé qui n’en finissait pas, parce que les stimulations étaient moins nombreuses et de ce fait, tout ce qu’on vivait avait la répercussion qu’ont aujourd’hui les choses dans le mental de personnes très âgées.

L’Ere du Verseau nous a fait rajeunir terriblement. Nous nous sentons rapides, nous nous sentons des âmes plus que des corps.

Nous sentons que nous pouvons tout faire et comme nous avons de l’énergie en excès, nous mettons nos valeurs dans le choix d’un mode de vie au lieu de penser que celui-ci s’impose à nous sans la moindre marge de choix. 

De tous ces choix, de tant de choix, sommes-nous plus sages et qu’allons-nous faire ? Nous ne savons justement pas et au milieu de tant de possibilités, le malaise est de plus en plus profond, comme si l’acquisition de biens matériels et de liberté délivrée des routines quotidiennes nous renvoyait paradoxalement au vide de sens de nos existences.

C’est à cela que répond le développement personnel et les spiritualités…

Parce qu’à mon époque, les gens se seraient tordus de rire si on leur avait dit qu’il fallait « travailler sur eux » !!!!

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