Le Christ, l’exclu et le sens

Dans cette époque où on brûle d’absence de sens, où on mange des anti dépresseurs à gogo, on est aussi en train de redécouvrir que lorsqu’on donne, on reçoit
Le Christ est né dans une étable. On a refusé à Marie et à Joseph une place à l’auberge. Le Christ n’a jamais trouvé sa place dans la communauté des hommes. Il s’est même élevé contre la religion de son temps, les lois de son pays, contre les riches (va, vend tout ce que tu possèdes et suis moi), contre sa famille de sang (là-bas, ta mère et tes frères sont là, je ne vois personne. Mes frères et ma mère sont partout).
Le Christ n’est ni confortable, ni conventionnel. Et il est pourtant devenu le chef spirituel d’une église qui pour certains de ses membres semble justement assez peu contestataire (surtout dans les quartiers chics).
Le Christ avec le Pape François retrouve son verbe haut, sa capacité à s’indigner et à absoudre et sa terrible envie de changer le monde. Etre vraiment chrétien, c’est accueillir l’autre, quel qu’il soit, cesser d’armer les différences, et lâcher son confort, qu’il soit matériel ou moral pour vouloir autre chose, pour vouloir plus.
Dans cette époque où on brûle d’absence de sens, où on mange des anti dépresseurs à gogo, on est aussi en train de redécouvrir que lorsqu’on donne, on reçoit (c’est encore le Christ qui l’a dit).
Mais même davantage : Plus vous donnez, plus vous recevez…
Fidesco vous propose de tout quitter et de partir un an à la rencontre des défavorisés du monde entier
Lazarus vous suggère d’aller vivre avec un sdf dans une maison communautaire pour ré-apprendre à nouer des liens
Le Secours Catholique vous dit que plus vous refaites du lien avec d’autres, moins vous avez de chances de trouver votre vie inutile
Les monastères de France vous propose de vous ressourcer, c’est-à-dire de mettre par terre votre vie pour y remettre du sens, parce que le sens est ce qui nous donne envie de sourire…
C’est drôle que cette recrudescence d’initiatives arrive au moment où la France bat des records de dépression et d’abattement.
Retrouver la solidarité, alors certes en partageant un combat, mais pourquoi pas aussi en essayant de rouvrir une dimension d’ouverture et de partage dans nos vies.
Pourquoi ne pas tout simplement comprendre le lien entre ce Christ qui est un exclu, qui n’a rien et qui est celui qui justement va tout nous donner, à nous qui avons tout ?
Le Christ n’a rien que le sens et sans sens, nous ne savons pas pourquoi amasser des étoiles comme le monsieur comptable du Petit Prince.
C’est vrai, nous avons bien mieux à faire, c’est de nous envoler vers elles…