Bien mal acquis…

« Bien mal acquis ne profite jamais… »

Mais pourquoi au fait ne pourrait-on avoir les choses sans effort ? Pourquoi faudrait-il forcément prendre le temps de finaliser quelque chose avec la sueur qui nous colle au corps, avec les échecs dont on se relève mais qui nous marquent à jamais… Pourquoi donc est-ce la loi du monde ?

Prenons le problème à l’envers. Si on vous donne une vie pour laquelle vous n’avez parcouru aucun chemin, pour laquelle vous n’éprouvez aucun désir de longue date, vous semblera-t-elle d’une quelconque valeur ?

Si on fait apparaître un prince charmant à une petite fille de 6 ans, elle se demandera probablement s’il accepterait de jouer avec elle à la poupée, alors que l’approche d’une autre qui en aurait 19 sera évidemment différente… Ce n’est pas seulement qu’elle a un âge différent, mais que nourrie à des séries télévisées, à la pression sociale et biologique, elle se figure que le bonheur vient de quelqu’un qui l’enlève sur son cheval blanc.

Si vous avez la chance d’être un jeune homme ou une jeune femme de famille très fortunée et qu’on vous donne 100O euros, vous serez certes content, mais le bonheur que vous éprouverez n’aura rien de comparable avec celui d’un jeune auquel on donne 1000 euros et qui n’a pas un sou en poche depuis qu’il est petit.

La possession d’un bien matériel qui n’a aucune commune mesure avec notre quotidien nous paraît d’une valeur supérieure à tous nos désirs.

Imaginez une femme qui n’a pas réussi à attendre d’enfant, comme Sara pendant 70 ans, lorsqu’on lui annonce à 98 qu’elle attend enfin l’enfant désirée, sa joie renforce sa foi, parce que c’est inespéré et que tous les efforts et larmes qu’elle a versées lui donne un regard qui fera qu’elle chérira au-delà de tout l’enfant qu’elle portera en son sein.

Ce qui change, c’est donc notre regard au vu de notre expérience antérieure.

Se pourrait-il donc que le désir ne vienne que du manque ?

Il se pourrait bien également que les efforts qu’on fait pour obtenir les choses créent artificiellement ce manque.

Si vous avez envie de quelque chose, de quoi que ce soit, le cheminement que vous allez suivre pour l’obtenir, vous donnera également la capacité de l’apprécier quand il se produira.

Bien mal acquis… ou acquis avec un raccourci ne nous donne en réalité pas la même capacité à profiter de ce qu’on a.

Si vous n’êtes pas heureux à l’instant t ou pas satisfait de ce que vous avez malgré une vie objectivement « bonne », ce n’est donc pas forcément parce que quelque chose vous manque, mais parce que vous n’abritez pas en vous-même ce désir, ou encore que vous avez comblé un autre. On ne se lasse pas de ce qui nourrit, mais seulement de ce qui ne nous apporte rien.

Si vous cherchiez quelqu’un, et que vous avez trouvé quelqu’un. Et si vous n’êtes pas heureux (se), c’est peut-être que ce n’est pas ça que vous cherchiez, pas quelqu’un pour ne pas être seul, mais quelqu’un avec lequel vous auriez des affinités profondes et réelles, et que vous avez parié sur le premier(e) venu (e)

Tâchez donc de formuler vos désirs et de les préciser au maximum, puis de fournir ensuite les efforts ou de créer la disponibilité manquante (qui peut passer par le fait de dégager ce qui vous empêche d’atteindre ces désirs dans votre vie)

Et vous verrez que vous irez déjà mieux !

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