La méditation et le temps présent
Voilà que notre monde part en passion pour la méditation. Des dizaines de millions d’adeptes dans le monde d’une pratique qui défend le principe de n’avoir aucun but, de ne rechercher aucun résultat et de ne s’accrocher à aucun signe, – positif ou négatif qui pourrait en découler…
Voilà qui a de quoi intriguer…
La méditation est un pur mystère, mais à vrai dire, surtout pour ceux qui ne la pratiquent pas. L’idée principale est que nous sommes des sortes d’éponges à stress et qu’à aucun moment, dans nos vies, nous ne faisons l’effort d’essayer d’évacuer ces tensions. Nous sommes encombrés, pollués…
Par quoi ? D’abord, par notre passé, toutes nos histoires d’avant qui viennent s’inviter dans notre maintenant, nous expliquant que certains succès sont garantis et d’autres impossibles. Qu’on ne se relèvera pas de certains chocs et qu’au contraire, certains autres seront anodins. Et au final, on se trompe tout le temps.
On ne sait pas ce qui nous atteint, ce qui nous laisse des traces, ce qui nous fait souffrir. On passe notre temps à essayer de conjurer et de prédire un avenir en suspens.
La méditation passe par l’étude de notre corps. Essayer de suivre les tensions et de faire silence autour. Car dans ce silence peuvent éclore des résolutions, des apaisements. Dans ce silence, on constate que le passé n’est pas tout puissant et que le présent, voire même l’avenir, pourrait être différent.
Ce qui est bizarre, c’est que le fait de rester assis les yeux mi clos pendant 20 minutes, 30 minutes, (3h30 !!! ), puisse avoir ce résultat. Comment se fait-il que ne rien faire nous recentre sur un être atemporel que nous portons? C’est le mystère de l’incarnation…
La méditation nous délivre aussi de l’avenir et de nos attentes.
Attendre est merveilleux mais en réalité, nous ne vivons plus rien quand nous attendons, nous sommes tendus vers quelque chose qui sera ou non et qui détruit notre vie actuelle de son inquiétude, du fait que rien n’est certain.
La méditation nous dit qu’il n’y a plus rien à attendre, qu’il faut apprendre à se suffire à soi-même. Maintenant. Et que c’est parce qu’on va bien maintenant, qu’on accepte que la vie peut continuer avec ses hauts et ses bas que justement le champ des possibles s’ouvre à nouveau. Parce qu’on se rend prêt à vivre non pas ce qu’on voulait, à tout prix, mais ce qui est.
Qui est souvent plus riche que nos projections, mais encore faut-il l’admettre….
En réalité, la méditation n’a qu’un message : celui de nous dire que le meilleur moment est maintenant, tout de suite, dans notre vie, et d’essayer de profiter de ce qu’on aime bien, pour l’aimer encore plus, et au fur et à mesure, de lâcher ce dont on ne veut plus, parce que tout simplement, ce meilleur aura pris toute la place et aura pu se déployer.
La méditation nous sort ainsi des conditionnements : ce sont les idées qu’on a sur soi, sur ce qui nous convient, nous fait plaisir ou nous rend furieux. La méditation nous apaise, parce que tout simplement, on devient d’accord pour vivre en accord avec soi, et non pas avec de fausses idées sur soi.
Mais ce qui est magique, et très incroyable, est de se dire qu’il suffit d’essayer de faire le vide dans sa tête sans agiter les bras et les jambes pour que tout ça se produise, à la fois…
Cela voudrait donc dire que notre vie est un roman qu’on essaie d’écrire par-dessus la réalité qu’on rencontre, et qu’on essaie encore, de force, de faire rentrer dans notre affabulation délicieuse… mais tellement enfermante…
La méditation permet selon moi une chose essentielle ( ou deux :-))
Savoir qui on est et surtout ne plus avoir besoin de se le demander dix fois par jour…