Saturne, figure de l’éducateur
Nous sommes tous porteurs d’une structure interne qui est notre mode de fonctionnement propre. Et ainsi que tout être naturel, nous nous développons sur la base d’un « pattern » : c’est une structure invisible qui récapitule ce que nous serons à l’âge adulte. Par exemple, la graine d’un pommier est différente en nature de celle d’une pastèque, et même si nous voyons uniquement deux petites graines qui peuvent avoir l’air identiques, elles ne grandiront pas en actualisant la même forme.
L’être humain n’est pas fait autrement que les autres êtres naturels qui croissent. Nous nous développons sur la base d’un programme invisible qui progressivement s’actualise, un peu comme si notre vie servait de révélateur pour nous permettre de devenir ce que nous sommes.
Saturne joue ainsi cette interface : c’est la planète qui permet de savoir vers quoi, en fin de compte, nous allons tendre, à quoi nous allons ressembler.
Il est amusant de voir qu’en astrologie populaire, on dit que Saturne est le castrateur, celui qui brise les élans et empêche le déploiement naturel.
La réalité est tout autre : Saturne permet de diriger nos efforts (conscients), notre croissance (inconsciente) dans une direction donnée et conforme à notre programmation.
Mais, évidemment, ce qui est plus complexe, c’est que nous n’avons aucun moyen de savoir, sinon en nous confrontant au monde extérieur, ce vers quoi nous tendons : c’est au fur et à mesure de nos jugements sur nos expériences diverses que nous allons définir ce vers quoi nous tendons en propre et personnellement, hors toute influence extérieure.
Bien loin de l’image du Sur- moi qui nous empêche de vivre, Saturne est, en réalité, ce qui nous aide à accomplir nos efforts dans une direction qui sera forcément fructueuse dans la mesure où ça nous correspond exactement.
Dans le processus où l’enfant croit et grandit, Saturne incarne la figure de l’éducateur idéal : celui qui va lui permettre de se trouver lui-même, mais aussi celui qui va le forcer à se limiter, à se canaliser, à choisir une direction par préférence à une autre. Tout se passe comme si en réalité, l’éducation était un processus où on devait accepter et intégrer la contrainte qui pour nous, va s’avérer porteuse d’avenir.
Pour un Saturne en Terre, on est dans une perspective très classique : l’enfant a besoin de prendre confiance en lui grâce à de la régularité, du concret : toute éducation trop intellectuelle ou trop synthétisante, le coupant de ses capacités et d’une prise sur le monde est mauvaise. L’enfant a besoin d’apprendre à son rythme et à sa manière.
Pour un Saturne en Air, l’enfant va avoir besoin de se nourrir à des sources différentes, apprendre l’échange, le mouvement, la nécessité de faire des choses variées, sans trop s’attacher à une notion de régularité mais davantage à une notion de renouvellement constant.
Pour un Saturne en Feu, c’est le challenge, le dépassement de soi, le fait d’atteindre des buts de plus en plus hauts qui va être essentiel pour Saturne. C’est la stimulation, l’émulation qui va créer la différence à laquelle peut s’attacher l’enfant
Enfin pour un Saturne en Eau, c’est le fait d’accepter de perdre du temps à trouver ce qui intéresse vraiment un enfant, ce dans quoi il va avoir envie de s’investir qui va faire une différence profitable.
A chaque fois que Saturne est dans un signe, on peut savoir qu’il y a un manque de ce signe dans le thème et que Saturne est venu, en quelque sorte, le combler en renforçant ce besoin dans le jeune être humain.